🇲🇦-Agriculture Bio : Le Souss, laboratoire d’une transition sous tension

Voici les actuelles avancées du Maroc dans le cadre de la transition écologique dans le secteur agricole :

  • le Plan GĂ©nĂ©ration Green 2030 : cadre stratĂ©gique clair en faveur de l’agriculture durable.
  • les Projets pilotes concrets : lutte biologique en serre (ex. Macrolophus pygmaeus), utilisation de biostimulants, dĂ©veloppement d’un Ă©cosystème de start-ups (ex. BioProtect), crĂ©ation d’un Agropole Ă  Agadir.
  • la reconnaissance de la Certification Bio Maroc par l’UE, gage de traçabilitĂ© et d’ouverture aux marchĂ©s export.
  • les Succès locaux : Ă  Meknès (Lutte intĂ©grĂ©e efficace contre la mouche de l’olive) et Ă  l’Oriental & Dakhla (innovation technique adaptĂ©e Ă  certaines cultures).

Toutefois, ces progrès sont limités et bloqués en raison de

  • la Transition inĂ©galitaire : le Souss concentre Ă  la fois les plus grandes avancĂ©es et les blocages les plus criants.
  • la domination du principe du rendement des exploitations mais aussi des exigences visuelles des marchĂ©s europĂ©ens, qui freinent l’adoption de mĂ©thodes bio.
  • la PĂ©nurie de solutions bio efficaces en cas de stress climatique (chaleurs extrĂŞmes).
  • la PrĂ©sence de pesticides de contrebande, notamment en provenance d’AlgĂ©rie.
  • l’Exclusion des petits agriculteurs en raison du coĂ»t de la certification et de l’inadĂ©quation des outils de recherche.
  • le Manque de contrĂ´le et de rigueur dans l’application des normes (fraudes, contaminations croisĂ©es, labels falsifiĂ©s).

Ainsi pour la rĂ©gion du Souss Massa, on peut dire que ses principaux atouts sont son leadership au niveau de l’export agroalimentaire, son rĂ´le dans l’expĂ©rimentation dans le domaine des techniques bio et enfin l’appui dont il bĂ©nĂ©ficie de la part des institutions telles que l’INRA, l’Agropole et autres programmes d’aide.

Par contre, cette rĂ©gion subit encore de nombreux problèmes liĂ©s Ă  l’attachement local Ă  une logique productiviste, mais aussi au paradoxe qu’elle innove mais doit faire face Ă  une rĂ©sistance au changement Ă  grande Ă©chelle de la part des exploitants.

? En bref, voici comment on pourrait résumer, pour le Maroc, son bilan actuel dans sa transition écologique agricole

AspectPoints positifsPoints négatifs
Cadre stratégiqueGénération Green 2030, BioMaroc 2025Besoin d’une meilleure coordination et mise en œuvre locale
Innovation techniqueStartups Agritech, tests biologiques en serreRecherche encore trop peu adaptée aux zones arides
Export & labelsCertification Bio Maroc, reconnaissance UEFraude, contrefaçon, manque de sensibilisation des consommateurs
Territoires pilotesMeknès, Dakhla, Oriental, SoussInégalités territoriales, avancées isolées
Accès pour les petitsQuelques coopératives engagéesCertification trop coûteuse, manque d’inclusion
Environnement / santéMoins de pesticides, essor des bio-intrantsContamination des sols, proximité des cultures conventionnelles

Ce relevé de la situation actuelle de la transition écologique dans le secteur agricole marocain met en lumière un modèle de transition sous contrainte, en ce sens que l’État marocain affiche des ambitions claires mais se heurte à la réalité du terrain (poids des exportations, dépendance aux intrants chimiques, conditions climatiques extrêmes), au système économique orienté vers la rentabilité immédiate et à une recherche encore trop théorique ou concentrée sur certaines zones géographiques.

Le Souss-Massa devient en quelque sorte un laboratoire emblématique : il expérimente, teste, mais échoue à faire basculer l’ensemble du secteur dans une logique de durabilité à grande échelle.

Comme le rappelle un article récent de Barlamane, le passage aux solutions de biocontrôle est bien entamé, mais reste semé d’embûches pour les producteurs. Les interdictions successives de produits phytosanitaires sur les marchés européens forcent les agriculteurs à revoir leurs pratiques, souvent à des coûts plus élevés, avec des rendements incertains, et une exigence accrue en technicité. Le Maroc avance donc dans cette transition, mais au prix d’adaptations techniques, économiques et réglementaires qui rendent ce virage d’autant plus complexe à généraliser.

? Source : Le Maroc affirme sa transition vers la protection biologique des cultures malgrĂ© des dĂ©fis persistants – Barlamane /Fr


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