Menace invisible et planétaire qui nous empoisonne la Vie…

Des casseroles antiadhésives aux imperméables, des mousses anti-incendie aux emballages, les PFAS sont partout.

Ces « polluants éternels » ne se dégradent presque pas. Ils s’accumulent dans l’eau, les sols, les aliments… et dans nos corps.

Le sujet dépasse les frontières. Il est universel. Il concerne la Belgique. Il concerne le Maroc. Il concerne le Monde.

La véritable problématique est que les PFAS, polluants éternels, ont DÉJÀ contaminé les fondements mêmes de notre existence : ce que nous buvons, mangeons, respirons et portons.

📌 PFAS, KÉSAKO ? Le paradoxe d’une molécule miracle devenue fléau

Qu’est-ce que c’est ?
Les PFAS (Per- et Polyfluoroalkylées) sont une famille de plus de 4 000 produits chimiques synthétiques, souvent surnommés « polluants éternels » car ils ne se dégradent pas, ou très lentement, dans l’environnement. Ils persistent dans l’eau, l’air, les sols et s’accumulent dans les organismes vivants, y compris le corps humain.
Quel est leur intérêt ?
Leur utilité réside dans leurs propriétés chimiques exceptionnelles. Ils sont imperméables à l’eau et aux graisses, résistants à la chaleur, aux taches et à l’usure. Ces qualités « miraculeuses » en ont fait des composés incontournables pour rendre les produits de consommation plus pratiques et performants.
À qui cela profite-t-il économiquement ?
Pendant des décennies, la rentabilité a été le moteur principal. Pour les producteurs chimiques (comme 3M ou Chemours/DuPont), les PFAS ont représenté un marché de plusieurs milliards de dollars, générés par des brevets exclusifs.

Pour les industries utilisatrices, ils ont permis de créer des produits à forte valeur ajoutée (textiles techniques, poêles antiadhésives) et de réduire les coûts liés aux pannes ou aux retours.

Le revers de la médaille : Ce modèle a reposé sur l’externalisation des coûtsla pollution était un problème pour la collectivité, pas pour le fabricant.
Aujourd’hui, la facture arrive : les bénéfices privés d’hier sont engloutis par les coûts faramineux de la dépollution, payés par les contribuables et les actionnaires, créant un bilan économique globalement négatif pour la société.
Cette logique économique de court terme explique pourquoi les PFAS, malgré leurs dangers connus, ont été disséminés si largement dans notre environnement, nous confrontant aujourd’hui à une crise systémique.

Cette exposition multicanale et permanente, qui transcende les frontières, pose une question cruciale : comment pouvons-nous protéger notre santé et notre environnement lorsque les sources de contamination sont à la fois diffuses et imbriquées dans tous les aspects de la vie quotidienne ?

« Où que l’on soit » : la pluie, l’air, les textiles… et l’assiette

Il ne s’agit plus d’une pollution localisée, mais à une imprégnation globale de notre écosystème quotidien :

  • dans l’EAU que nous buvons : des nappes phréatiques aux réseaux de distribution, les PFAS sont présents. L’Union européenne impose de nouvelles normes strictes pour l’eau potable d’ici 2026, preuve de l’ampleur du risque. C’est la base de la vie qui est touchée.
  • dans l’AIR que nous respirons et dans la PLUIE qui arrose nos sols : des études ont détecté des PFAS dans les pluies des régions les plus reculées de la planète, comme l’Antarctique. Le transport atmosphérique de ces polluants les rend inévitables, où que l’on habite.
  • dans la NOURRITURE que nous consommons : qu’elle soit d’origine végétale (comme le sucre, via les sols et l’eau contaminés) ou animale (poissons, œufs, abats qui accumulent les PFAS), notre chaîne alimentaire entière est potentiellement concernée.
  • dans les VÊTEMENTS que nous portons et dans l’HABITAT où nous vivons : les textiles imperméables et les produits anti-taches sont une source directe d’exposition. Nous les portons sur notre peau, et ils libèrent des particules dans nos foyers.

Aucune nation n’est épargnée.

Les sources de contamination sont multiples : l’importation de produits manufacturés (textiles, emballages alimentaires) traités aux PFAS, la circulation atmosphérique globale qui dépose ces polluants, via les pluies, sur les sols agricoles et dans les réserves d’eau mais aussi l’utilisation de mousses anti-incendie sur les aéroports, les sites industriels ou militaires.

La question n’est pas de savoir si un pays est touché, mais à quel degré et comment il se dote des moyens de surveiller et de protéger sa population.

Face à cette réalité, une approche systémique est indispensable, mais des gestes individuels et collectifs peuvent réduire l’exposition.

Et nous, quidam, comment nous prémunir au maximum contre ces sources de contamination ?

À la maison, on privilégie l’eau du robinet quand elle est contrôlée ; à défaut, on s’équipe d’un filtre certifié, de type osmose inverse, et l’on évite l’eau de puits non testée. On diversifie son alimentation et l’on lave soigneusement fruits et légumes. Côté textiles et habitat, on choisit des matières naturelles, on limite les traitements déperlants et l’on aère régulièrement son logement.

Au niveau citoyen, on exige la transparence des analyses de l’eau et des sols, et l’on soutient les règles qui interdisent les PFAS non essentiels. Mais le levier décisif reste politique et industriel : renforcer la réglementation, durcir les permis de rejet et accélérer la transition vers des alternatives non polluantes.

Se prémunir à 100% est impossible, mais agir à tous les niveaux est essentiel.

La solution finale réside dans une action collective résolue pour couper le problème à la source, afin que les éléments vitaux – l’eau, l’air et la nourriture – soient de nouveau synonymes de santé.

Sources : It’s raining PFAS: even in Antarctica and on the Tibetan plateau rainwater is unsafe to drink – Stockholm University, PFAS : le fabricant du sucre Daddy alimente un cycle de pollution éternelle, PFAS in textiles in Europe’s circular economy | Publications | European Environment Agency (EEA),
PFAS : le fabricant du sucre Daddy alimente un cycle de pollution éternelle, Directive (UE) 2020/2184 Qualité de l’eau destinée à la consommation humaine , Règlement (UE) 2023/915 Teneurs maximales de contaminants dans les denrées alimentaires, PFAS en Flandre : mesures par commune — Gouvernement flamand, Accord de 571 M€ entre la Flandre et 3M — Saneringsovereenkomst, « It’s raining PFAS » : pluie impropre à la consommation — Stockholm University, PFAS dans les textiles et l’économie circulaire — Agence européenne pour l’environnement.

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